Pour passer la frontière nord-Chili/Sud-Bolivie nous avons opté pour un tour organisé de 3 jours dans le sud de la Bolivie, avec l’agence Flamingo qui se situe à San Pedro de Atacama.
Le tour peut se faire en quatre jours, avec un retour à San Pedro de Atacama, mais cela ne nous intéressait pas.
Avec l’excursion organisée, nous avons donc rapidement rejoint la frontière, puis traversé la région du Sud-Lipez en Bolivie, pour arriver à Uyuni. Voyez ? Non ? Alors regardez cette petite carte pour mieux comprendre.
Maintenant que c’est plus clair pour tout le monde, je vais pouvoir détailler notre parcours et vous décrire les magnifiques paysages que nous avons découverts.
Avant cela, quelques conseils pour passer un bon séjour :
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Jour 1
Le départ de San Pedro de Atacama
Un mini-van vient nous chercher à l’hôtel vers les 7h. Nous sommes un groupe de six : nous, Fabian un allemand, Déborah une brésilienne et Fanny et Luigi un couple suisso-italien. Nous serons tous les six à voyager ensemble pendant 3 jours, nous avons tous entre 28 et 32 ans.
Nous roulons environ 1 heure avant d’arriver à la frontière.
Le passage de la frontière Chili-Bolivie
Côté Chili.
Le mini-van se met dans la file d’attente. Eh oui, beaucoup de tours organisés font sensiblement le même parcours, aux mêmes horaires. Nous patientons donc presque 1h dans le mini-van quand vient enfin notre tour. Nous laissons nos sacs-à-dos et toutes nos affaires dans le mini-van, nous ne prenons avec nous que nos passeports. Nous faisons un peu la queue au guichet, puis quand vient notre tour : « Buenos dias » – « paf le tampon » – « adios »…voilà, c’est tout, rien de bien sorcier.
On reprend le mini-van pour quelques minutes de route et arriver à la frontière bolivienne.
Côté Bolivie
Nous changeons de véhicule car les mini-vans chiliens ne sont pas autorisés à passer la frontière. Nous changeons aussi de chauffeur. Nous faisons donc connaissance avec Walter, notre nouveau chauffeur pour les 3 jours à venir. Walter, 23ans, est très discret mais sympathique.
Nous troquons le mini-van pour un 4×4, deux petites places dans le fond, 3 sur la banquette du milieu et le chauffeur et une autre personne devant. Les sacs-à-dos sont mis sur le toit et nous sont rendus tous les soirs.
Comme du côté chilien, nous ne prenons que nos passeports avec nous, nous faisons la queue, il y a pas mal d’attente. Dans le guichet, même pas un regard, pas de vérification du nom, rien, juste « paf le tampon ». Nous avions lu que l’on pouvait nous demander de l’argent. Cela n’a pas été le cas pour nous.
Nous prenons un petit-déjeuner copieux à la frontière, et nous partons à la découverte du Sud-Lipez de la Bolivie !
Le Sud-Lipez
Le Sud-Lipez est une province du sud de la Bolivie, elle dispose des plus beaux paysages des Andes sur une superficie de 714 745 hectares. Elle est composée de la réserve nationale Eduardo Avaroa, créée en 1973, qui comprend de nombreuses lagunes, des geysers (l’activité géothermique y est très active), des déserts,… L’altitude moyenne y est de 4000m, la réserve la plus haute de la Bolivie, heureusement, à San Pedro de Atacama nous avons eu l’occasion de nous accoutumer un peu à l’altitude.
Notre premier arrêt après le poste frontalier de la Bolivie, se fait quelques minutes après afin de payer le droit d’entrée à la Réserve Naturelle Eduardo Avaroa. Puis c’est parti pour la découverte des paysages !
La laguna blanca : bien que ce soit « encore » une lagune (voir article sur le Chili), nous sommes toujours aussi subjugués par la beauté des lieux, notamment avec le volcan Licancabur en toile de fond. Il y a un peu de monde, car cela fait parti des premiers arrêts identiques à tous les tours organisés. Mais pas de problème pour se faire une petite place, les lieux sont grands ! La couleur blanche est due à une forte concentration de minéraux. Cette lagune est peu profonde (50cm) contrairement à sa voisine la lagune verte.
La Laguna verde : normalement d’un vert incroyable, il semblerait que cela s’estompe d’années en années à cause de la prolifération de certaines algues. Le paysage reste tout de même sublime. Nous sommes à 4500m d’altitude, et on sent bien que la respiration est coupée au moindre effort. La couleur verte est due à une forte concentration de cuivre et de minéraux.
Le Désert de Dali : situé à 4750 m d’altitude, ce serait l’un des plus beau désert du monde. On y voit des dunes de sable, quelques roches y sont plantées, à l’arrière-plan des montagnes magnifiques et colorées. Dali y aurait trouvé son inspiration, à moins que le nom soit donné à cause de la ressemblance avec ses tableaux. L’explication n’est pas claire, mais on s’en fiche un peu, l’important c’est la beauté du désert.
Polques Aguas Thermales : ici se trouvent des eaux thermales à 30°c, nées de l’activité volcanique de la région. Il y a deux bains aménagés (ce qui manque peut-être un peu de charme, on s’attendait à quelque chose de plus rustique, authentique), et malgré la fraîcheur de l’air extérieur, nous nous changeons courageusement dans les petits vestiaires prévus à cet effet et nous nous jetons à l’eau. Nous avons bien fait car c’est vraiment très agréable. Nous y restons 10/15 mins (il n’est pas conseillé d’y rester trop longtemps) et nous ressortons dans le froid pour nous sécher et nous changer.
Pendant ce temps là, Walter a préparé le déjeuner dans une salle prévue à cet effet.
Le Geyser Sol de la Mañana : les paysages sont lunaires d’où s’échappent des fumerolles odorants et des projections d’eau ou de boue bouillante. Il y a un fumerolle plus puissant que les autres, il est assez impressionnant. Il n’y a aucune protection et l’on est libre de déambuler dans ce champ lunaire comme on le souhaite. Gaffe aux brûlures tout de même (plus de 200°c). ! Encore une fois, cela est du à l’activité géothermique volcanique de la région.
La laguna colorada : aaaaaah la laguna colorada…de loin notre préférée ! Cette lagune, de 6000 hectares, est entourée de volcans, elle est d’un rouge extraordinaire, et d’un blanc éclatant, ponctuée de nombreux flamants roses, on dirait une peinture ! Walter nous donne 30 minutes sur place, mais on y restera plus d’une heure, à marcher le long de la lagune, à la photographier sous tous les angles, à grimper jusqu’au point de vue. Les flamants roses sont des flamants roses James, l’espèce la plus rare au monde. Mais il y a d’autres espèces qui partagent le site (des flamants chiliens, des canards, des oiseaux,…) attirées par les eaux riches en minéraux et en plancton.
La laguna Capiña : après la laguna colorada, cette lagune n’est pas aussi impressionnante mais du point de vue en hauteur où nous la voyons, le paysage est tout de même somptueux.
Le village Villa Mar : c’est dans ce village que nous avons passé la nuit. Il y a plusieurs chambres (chambre double, chambre lit jumeaux, dortoirs…) dont le confort est spartiate et rudimentaire, mais pour une nuit ça le fait. Nous y sommes arrivés à 18h15. Nous avons récupéré nos gros sacs-à-dos, nous nous sommes reposés, nous y avons dîné. Possibilité de prendre une douche chaude moyennant un supplément.
En vrac :
La route : uniquement des chemins, en terre battue, en sable, en poussière, en cailloux, on comprend la nécessité du 4×4 ! Nous avons été bien secoués. Nous avons fait beaucoup de route, et les pauses « paysages » étaient d’assez courtes durées.
La météo : froid, très froid le matin, puis nous nous sommes découverts petit à petit (technique de l’oignon), mais dans l’ensemble il a fait froid mais beau toute la journée.
La santé : mal de tête et nausée pour Antoine du déjeuner jusqu’au coucher. Mais après une bonne nuit de sommeil, ça allait mieux le lendemain matin.
Le groupe : très bonne entente. Nous sommes restés tous les 6 ensemble, à parler français avec Fanny et Luigi et à baragouiner un anglais-espagnol avec Fabian et Déborah.
Les touristes : beaucoup de monde aux deux premières lagunes, puis après les véhicules se sont espacés et n’ont pas pris les mêmes chemins, donc pas surchargé dans l’ensemble.
JOUR 2
Réveil à 7h, petit-dej’ à 7h30, nous sommes prêts à 8h et départ à 8h30 après avoir replacé les sacs sur le toit et avoir fait un peu de mécanique. Nous échangeons nos places dans le 4×4, pour faire un roulement pour les places du fond qui ne sont pas confortables. C’est nous qui en héritons aujourd’hui. Nous avons continué à traverser le Sud-Lipez. Voici ce que nous avons vu :
La copa del Mundo et el Camel : ce sont des formations rocheuses, l’une en forme de coupe du monde (moui, vite-fait) et l’une en forme de dromadaire (beaucoup mieux). Petite pause juste histoire de prendre des photos de ces formations rocheuses rigolotes, mais pas de quoi y passer des heures non plus.
La Cuidad de Rocas ou Italia Perdida (car un italien s’y serait égaré) : il s’agit d’une grande zone géologique, située à plus de 4000m d’altitude. On estime qu’elle a plus de 10 000 ans et qu’elle a été formée suite à une éruption volcanique. On y voit donc de nombreuses roches, façonnées par l’érosion et par le temps, qui ressemblent à la formation d’une ville, de maisons avec des fenêtres. On y déambule un petit moment, on escale, on explore, on s’y sent tout petit. On y observe aussi des viscachas, sorte de gros lapins/chinchillas.
La laguna vinto : elle se trouve à environ 4000m d’altitude, on y aperçoit des flamants roses andins (bec noir et queue noire). La zone autour de Laguna Vinto est presque inhabitée, avec moins de deux habitants par kilomètre carré.
La laguna negra : Walter se gare et nous sert de guide. Nous le suivons donc, à marcher quelques minutes et à grimper quelques roches (en altitude c’est dur!), et essoufflés, nous voyons apparaître la fameuse lagune noire. Walter nous fait grimper jusqu’à un point de vue, et c’est à couper le souffle (dans les deux sens du terme). Nous restons un petit moment à admirer à la vue. La faune y est très développée : des canards au rire communicatif, des oiseaux majestueux, des lamas et alpagas, des ânes. Quant au paysage, il y a des cours d’eau, des prairies d’herbe bien verte, des falaises et des formations géologiques impressionnantes, et puis évidemment le lac sombre. Une vraie petite oasis au cœur du désert.
Le Canyon Anaconda : en plus des lagunes et des formations géologiques, de grands canyons se sont également formés dans cette région. Nous rejoignons un point de vue qui surplombe de canyon. Encore une fois pas de mesure de sécurité alors prudence, car c’est très haut quand même hin, il ne faut pas avoir le vertige ! Et puis le sol sablonneux peut être glissant. Bref, nous nous avançons prudemment sur les roches, nous regardons vers le bas, et nous comprenons vite le nom d’ « anaconda ». En effet, tout en bas serpente un long et interminable cours d’eau. C’est très beau.
Pour y accéder, nous avons quitté la route et traversé des champs de quinoa, avec une sublime montagne enneigée en arrière-plan.
Le Village Alota : pause déjeuner, avec entre autre, au menu, une pastel de papas : quinoa, fromage, œuf, viande de lama, pomme de terre, le tout en une sorte de gratin, hum très bon !
Le village de San Cristobal : certainement une pause pour couper la route, car rien de bien extraordinaire à ce petit village. Certes mignon et authentique, avec une jolie église, il n’y a pas grand chose à faire ou à y voir. Nous faisons un petit tour de marché, quelques bouis-bouis proposant des snacks ou des objets d’artisanat.
Le cimetière de train : il se trouve à environ 2km d’Uyuni. Sur fond de paysage désertique se trouve un cimetière de trains. Ces trains étaient utilisés pour le transport de minerais vers le Chili et le Brésil. Uyuni était une ville-étape, nœud ferroviaire. Cependant, des trains modernes ont remplacé ces vieux trains à vapeur qui ont été laissés à l’abandon. Ils datent des années 1930-1940. Nous circulons dans les carcasses rouillées des trains, vision apocalyptique.
La ville d’Uyuni : Uyuni se trouve à 3600m d’altitude. C’est une ville sans charme, avec de longues rues poussiéreuses et des pâtés de maisons rectilignes. Des sacs plastiques s’accrochent aux rares arbustes, des chiens amaigris sortent de nulle part et font la foire toute la nuit, nuit qui est d »ailleurs très fraîche. Pourquoi il y a t’il tant de touristes ? Car c’est le point de départ des excursions de plusieurs jours en partance de la Bolivie, et c’est également tout près du fameux et tant convoité Salar d’Uyuni.
C’est ici que nous passons la nuit, dans un hôtel sans charme, voire un peu glauque.
JOUR 3
Le réveil sonne à 4h30 et on retrouve le groupe à 5h du matin. Même rituel, les sacs sont chargés sur le toit de la voiture et nous changeons nos places dans la voiture. Nous roulons pendant 30 mins pour atteindre le Salar d’Uyuni.
Le Salar d’Uyuni : il est situé à 3650m d’altitude, il s’agit d’un immense désert de sel de 12 500 km², le plus grand du monde. Du blanc, du blanc à perte de vue, une ligne d’horizon qui s’étend à l’infini, à certains endroits, pendant la saison des pluies (février, mars) une couche d’eau recouvre le sel où se reflètent les volcans aux alentours avec un parfait effet miroir. Il y fait tellement froid qu’on pourrait presque se croire à la neige !
Le Salar fait 40m d’épaisseur, entre couches de sel et de glaise. Sous la croûte de sel se cache la plus grosse réserve de lithium du monde, métal alcalin d’un blanc argenté précieux aux batteries électriques (portables, voitures) par exemple. Ce trésor est très convoité par plusieurs firmes internationales mais le gouvernement souhaite garder la mainmise sur ce précieux minerai. Et de plus les habitants s’opposent farouchement à une exploitation de masse de leur richesse nationale.
Le lever du soleil sur le Salar d’Uyuni : nous nous sommes garés un peu tôt sur le salar. Il est 5h30 et le soleil ne se lève que vers 6h30/40. Nous tentons bien quelques sorties à l’extérieur mais le froid est intense et saisissant. On se réfugie vite dans la voiture. Petit à petit le jour se lève, les lumières naissantes révèlent un paysage extraordinaire. Nous patientons dehors quand le soleil finit enfin par percer et il est déjà très éblouissant. La ligne d’horizon et la chaîne de volcan se montrent peu à peu. Moment superbe.
L’hôtel de sel : nous nous dirigeons ensuite vers un hôtel construit entièrement en sel, où nous prenons le petit-déjeuner.
Non loin de cet hôtel se trouve le totem du Dakar (en sel). Eh oui car le Dakar est passé par la Bolivie en 2014, puis en 2015, 2016, 2017 et repassera en 2018 avec notamment un bivouac géant à Uyuni.
Il y a également un endroit avec tous plein de drapeaux. Chacun vient y déposer son drapeau…m’enfin, ya pas celui de la France quand même (mais ya la Bretagne!).
Les photos rigolotes : Le désert de sel est immense, sans variation d’altitude, avec une couleur unie blanche, les conditions idéales pour jouer avec la perspective. En effet, sans notion de distance jusqu’à l’horizon, il est facile de jouer avec les tailles des personnes et des objets.
Walter prend les choses en main, en grand habitué qu’il doit être. Il sort le fameux dinosaure, que toutes les agences ont, et on commence les sessions photos. Il nous donne plusieurs idées de mises en scène et on s’amuse comme des petits fous. On aura du regarder des exemples auparavant car on manque vite d’imagination. Et puis il faut prendre le coup de main car c’est pas facile facile.
Nous terminons la matinée par un petit marché artisanal où tous les stands présentent exactement les mêmes objets de sel et le même marchandising touristique.
Nous déjeunons à Uyuni puis il est temps de se quitter, chacun continuant son propre chemin.
Pour notre part, ce sera une escale dans la ville de Potosi ! La suite au prochain épisode donc.
Infos pratiques :
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