Après ces 3 jours passés à Bagan, nous sommes partis en direction de Kalaw, autre ville très touristique mais non pas pour la ville en elle-même cette fois, mais surtout car c’est un point de départ pour de nombreux treks.
Nous avons pris un bus de Bagan à Kalaw dont le trajet a duré 6h30, le chauffeur roulait plutôt vite, dans des routes sinueuses à flanc de falaises….nous avons eu quelques frayeurs je dois bien avouer.
Kalaw
Nous nous sommes sentis plutôt bien dans cette ville. Très hétéroclite, elle regroupe une communauté assez importante d’indiens et de népalais. La ville est bien organisée, on y trouve de nombreux petits restaurants/street food, et les personnes sont très accueillantes et souriantes et jamais insistantes (et ça ça fait du bien).
C’est vrai que dans la ville, il n’y a pas énormément de choses à faire ou à voir. On peut, malgré tout, noter quelques trucs sympathiques :
– Pagode aux 100 bouddhas : je ne connais pas le nom exact de cette pagode, elle se situe à coté du Dream Mountain Resort. On y trouve, entre autres, plein de bouddhas alignés dans des petites niches et un bouddha semi-couché. Le lieu est paisible et la vue est chouette.
– Pagode et monastère Hsu Taung Pye : ensemble assez grand, composé d’une pagode principale, de stupas, et un peu plus loin d’un monastère. Nous y sommes allés à la tombée de la nuit, les lieux étaient calmes et nous avons pu observer la vie du monastère en toute discrétion. En face se trouve une mosquée.
– Temple Aung Chan Thar : Temple scintillant et tout illuminé la nuit.
– Pagode Thein Taung : après voir grimpé quelques marches, il permet d’avoir une vue sur la ville de Kalaw.
– Grotte Shwe U Min : cette grotte est un sanctuaire regroupant des milliers de bouddhas. Il y a une grotte principale et une grotte secondaire toute aussi impressionnante. Elle se trouve dans une zone militaire. Attention, si vous y allez en scooter, vous et votre passager devez être casqués, sinon vous ne pourrez pas passer le poste de contrôle et il faudra faire le reste à pied.
Les treks
Il y a de nombreuses agences dans la ville pour des trekkings. Beaucoup de formules sont disponibles : 1 jour, 2 jours, 3 jours de trek, dans les collines avoisinantes, jusqu’au Lac Inle, jusqu’à Pindaya, à pied, en vélo, à cheval….
Nous concernant, nous avions déjà une idée de ce que nous voulions : 3 jours (soit 2 nuits) de marche en direction de Pindaya.
Nous n’avons pas choisi le trek le plus populaire. En effet, la totalité des personnes que nous avons rencontrés avaient optés pour le trek Kalaw-Lac Inle. Trek très connu et très touristique. Nous avions lu dans le Petit Futé que le trek vers Pindaya était moins populaire, donc moins de monde, et qu’il était tout aussi chouette à faire (si ce n’est plus).
Par contre, le Petit Futé n’avait pas précisé que ce trek étant si peu choisi, il était donc aussi peu proposé par les agences. Dans les 3 premières agences que nous avons faites, ils n’avaient pas de guide disponible. Nous étions presque résignés à nous rabattre sur le trek vers le Lac Inle, quand la chance nous a souri dans la 4ème agence. Petite agence qui ne paie pas de mine, nous sommes bien accueillis, on nous fait asseoir et on nous présente le trek en détail grâce à une grande carte affichée sur le mur. Ca nous plait bien et le jeune homme est très sympathique (il se fait appeler Peter, nom pour touriste, car son prénom birman est trop compliqué). C’est ok, nous partirons avec lui, pour 3 jours de marche !
Nos 3 jours de trek Kalaw-Pindaya
Ce ne sera pas Peter qui nous accompagnera, mais un autre guide, tout aussi sympathique. Cependant, ce nouveau guide, Mg Aung, n’a jamais fait ce trek, d’habitude, il fait plutôt le trek Kalaw-Lac Inle. C’est pour ça, qu’un second guide, originaire de Pindaya, qui ne parle pas anglais, nous ouvrira la voie. 2 guides rien que pour nous. Mg Aung aux explications anglaises et notre éclaireur. Parfait.
1er jour : une camionnette nous emmène au point de départ du trek et c’est à 8h30 que nous commençons à marcher, à un rythme plutôt soutenu. Notre éclaireur serait-il pressé de rentrer chez lui ? Nous suivons un chemin au travers différents champs et plantations : choux, gingembre, thé, oranges, riz, pour ce que nous en avons compris. En effet, même s’il est vrai que notre anglais n’est pas parfait, nous avions beaucoup de difficulté à comprendre Mg dont l’accent était assez compliqué à déchiffrer. Désolés. Le chemin est plutôt agréable, parfois ça monte, parfois ça descend, mais la plupart du temps ça reste assez plat. Il fait beau, mais pas trop chaud. Les conditions idéales donc.
Je suis l’éclaireur à la trace, quant à Antoine, il papote derrière avec Mg. Du moins, ils baragouinent ensemble et c’est assez drôle à entendre. On apprendra que Mg a 22 ans, qu’il est célibataire. Il est originaire de Yangon et il rêverait d’aller à Singapour. Il nous parle aussi des traditions de son pays et il semble en colère contre son gouvernement qui fait fuir les touristes. Le sujet reste sensible et tabou, nous ne l’approfondirons pas.
Après 2h de marche, nous arrivons dans un petit village. Il est 10h30 donc, et nous nous installons dans une annexe du Monastère. C’est notre éclaireur qui est aux fourneaux. Pendant ce temps-là, nous déambulons dans le monastère, nous ne croiserons personne. Nous restons près du bassin d’eau, dans lequel nagent des petits poissons, dont l’eau, puisée à l’aide d’un petit robinet, sert aussi bien pour la cuisine, la vaisselle, laver le linge, faire sa toilette, servir de chasse d’eau. Nous déjeunons des noodles et des fruits. Nous ne mangeons pas avec nos guides, ça ne se fait pas apparemment. Dommage.
Nous repartons vers les 13h, toujours à un bon rythme. Nous observons des vaches bossues et des buffles. Nous observons également les travailleurs dans les champs. Nous arrivons en fin de journée, sous une pluie fine. Nous aurons marchés 4h30. Nous sommes hébergés chez des particuliers, mais nous n’aurons pas l’occasion de faire leur connaissance, car on nous isole assez rapidement à l’étage de la maison, là où on dormira en dessous d’un bouddha lumineux et où nous prendrons notre diner et petit-dejeuner en tête à tête. C’est comme ça il parait. Dommage.
2ème jour : nous reprenons la marche à 8h, le soleil est de nouveau au rendez-vous et il fait déjà bien chaud. Les paysages sont magnifiques, et les différentes cultures leur donnent de belles couleurs : choux, tournesol, riz,… Il est assez tôt et nous voyons plein de personnes qui s’activent déjà dans les champs, principalement des femmes dans les champs de riz. Malgré la chaleur et le travail pénible, tout cela semble se faire dans la bonne humeur et en chantant. Après 2h de marche, nous arrivons dans un monastère où nous allons dejeuner. Pour patienter, nous nous installons dans la salle, bouquins en main. D’autres personnes nous rejoignent, dont deux moines, et s’installent un peu plus loin en face de nous. Après plusieurs minutes, le guide vient nous voir et nous fait changer de place. Oops, boulette, nous avions nos pieds pointés vers les moines et ça, c’est pas bien du tout ! Les moines l’ont dit aux autres personnes et les autres personnes l’ont dit à notre guide. Après ça, on avoue qu’on ne savait plus tellement comment mettre nos pieds. Et on n’était plus très à l’aise. Après le repas, nous avons préféré sortir de la salle plutôt que de risquer d’offenser qui que ce soit.
Nous repartons vers 12h30, et traversons une forêt qui nous protège de la chaleur mais pas du rythme rapide du guide. Pas facile de suivre sous cette chaleur et avec l’estomac plein ! Nous quittons ensuite la forêt pour longer les champs, puis les traverser, littéralement ! Notre guide éclaireur doit connaître de bons raccourcis pour nous emmener comme ça à travers les hautes herbes. Nous le perdons parfois de vue dans les hautes herbes et devons l’appeler. Moments plutôt drôles ! Il se prend pour Mike Horn ou quoi ? On n’a pas notre machette nous, d’ailleurs nos mollets, ensanglantés, lacérés par les ronces s’en souviennent (j’exagère un peu sans doute). Nous finissons par retrouver un chemin de terre rouge, où les charrettes de bœufs ont laissé de grands sillons.
En fin de journée, nous croisons des personnes chevauchant des buffles, nous en croisons également qui emmènent leurs buffles faire une petite baignade. C’est chouette à observer. Les buffles ont l’air de bien apprécier car au bout d’un moment on ne voit plus que leurs museaux. Nous rencontrons également des enfants qui sortent de l’école qui nous crient des « Païe païe » que le guide nous traduira comme « Bye Bye », c’est rigolo, et ça change des Hello. Quelques téméraires osent des « Money » ce qui fait bien marrer les copains.
Nous arrivons dans un commerce, après 4h30 de marche, et c’est à l’étage que nous dinerons aux chandelles, dormirons et petit-déjeunerons, toujours en tête à tête, enfin, sous l’œil bienveillant de Bouddha ! D’ailleurs, le guide prend toujours soin de bien séparer le lit en deux, avec un oreiller entre nous.
3ème jour : Départ à 8h, et on commence par grimper, et ça grimpe sévère ! Il fait beau et chaud. On grimpe encore mais on est récompensé par une belle vue sur la ville de Pindaya et ses pagodes. Passé le col, nous ne ferons que redescendre en marchant ou en trottinant. Après 2h de marche, nous arrivons à Pindaya et à la fameuse grotte aux 8000 Bouddhas.
La grotte de Pindaya se trouve dans une des montagnes derrière le village. L’immense collection de statues de bouddhas en fait le plus grand musée bouddhique du Myanmar. Les statues sont en teck, en albâtre, en marbre ou en bronze et elles sont de toutes tailles. Accolée à la statue, une écriture indique le nom du donateur et son pays d’origine. Nous aurons par exemple vu un bouddha d’Evelyne et Michel – France. La grotte est immense et très impressionnante. Il y a plus ou moins de monde selon les différentes salles ou selon les bouddhas les plus emblématiques présents.
Le guide nous montrera une petite salle de méditation, à laquelle il faut accéder à quatre pattes et qui ne peut pas contenir plus de 5 personnes. L’entrée est très discrète, on peut facilement passer à côté sans la voir.
Après cette visite de la grotte, le guide nous dirige avec un atelier d’artisanat d’ombrelles. On nous explique le processus complet, de la fabrication du papier recyclé pour faire l’ombrelle, à la taille du bois pour en faire le support. Très intéressant.
Nous déjeunons dans un resto, face à notre guide car il ne doit pas manger avec nous… puis il nous déposera plus loin en scooter à la station de bus où nous récupèrerons nos gros sacs à dos et où nous prendrons le bus en direction du Lac Inle.
Infos pratiques : – Bus de Bagan à Kalaw : 11 000 Kyats par personne, soit environ 6€91 – 3 jours de trek pour 2 avec l’agence Pole Star : 130 000 kyat, soit 21 666 kyat/jour/personne, soit environ 13€60 – 5 bananes : 500 Kyats, soit 0,31€ – Diner pour 2 : 2 plats + 2 boissons : 4 400 kyats, soit 2€75 |