Bien que l’île ne soit pas très grande, il y a pas mal de choses à voir (enfin, des moai surtout quand même). Lorsque vous achetez votre billet pour le Parc National Rapa Nui, on vous remettra une grande carte touristique de l’île.
Sur 3 jours, voici comment nous nous sommes organisés :
Jour 1 : découverte de la ville d’Hanga Roa et randonnée pour découvrir la côte ouest.
Jour 2 : tour en voiture pour découvrir la côte sud et est.
Jour 3 : randonnée jusqu’au village d’Orongo et découverte du cratère de Rano Kau.
Nous voulions faire une randonnée à cheval sur la côte nord, mais le temps nous a manqué.
JOUR 1 |
Découverte de la ville d’Hanga Roa :
Unique ville de l’île, une demi-journée suffit amplement à la découvrir. Hanga Roa signifie « baie allongée », il est agréable de se promener le long de la baie, d’observer le bleu profond de la mer, les surfeurs débutants s’essayer sur les vagues ou voir les gens se baigner. Dans le centre-ville, sur la route principale, il y a des vendeurs artisanaux.
Les routes : les routes sont soit pavées, soit goudronnées ou bien en terre battue, dans les 3 cas, elles sont souvent défoncées par endroits. Beaucoup de 4×4 circulent et c’est un 4×4 que l’on vous proposera à la location.
Argent : il y a 3 distributeurs d’argent sur l’île, qui délivrent des pesos chiliens (Banco de Estado ne prend pas de commission).
Provisions : il y a beaucoup de supérette/bouis-bouis et quelques « supermarchés ». Il est conseillé de faire des provisions avant de venir sur l’île car les prix sont très chers (deux fois plus qu’au Chili).
Restauration : nous avons fait notre cuisine nous-même au maximum. Nous avons mangé une fois dans un snack qui était assez cher.
Randonnée sur la côte ouest :
Nous sommes partis du centre-ville d’Hanga Roa.
Tahai : ce site se trouve juste à côté de la ville. On y trouve notamment l’ahu Vai Uri, un ahu surmonté de cinq moais, redressés par un chercheur. Plus loin, il y a deux autres ahu avec un seul moai, dont l’ahu To Ko Te Riku, avec son chapeau rouge (pukao) et ses beaux yeux. Nous sommes revenus sur ce site le soir même pour observer le coucher du soleil. L’ensemble est vraiment très chouette et là, ok, on sait que l’on est bien sur l’ile de Pâques, pas de doute possible face à ces grandes statues.
Nous continuons le chemin vers Hanga Kio’e où il y a deux ahu restaurés qui datent du 17ème siècle.
Nous arrivons ensuite à Ana Kakenga à environ 2 km de Tahai. Le site comprend deux grottes ouvertes sur l’océan. Pour la première fois, nous devons montrer nos tickets et remplir un registre pour pouvoir accéder au site. Ensuite il faut marcher 15 bonnes minutes pour y arriver. Au début, nous ne voyons pas l’entrée de la grotte et nous nous dirigeons vers un point de vue magnifique sur l’océan. Puis une dame nous interpelle et nous demande si on a réussi à aller dans la grotte. On lui avoue que nous n’avons même pas vu l’entrée. Elle nous accompagne et nous pointe du doigt un trou dans le sol. Ah oui en effet. Bon bin c’est parti pour une séance de contorsion. On se faufile dans le petit trou, à la lueur de l’iphone (ne pas oubliez sa lampe frontale !), puis le petit tunnel devient de plus en plus grand et de plus en plus lumineux grâce aux deux grandes fenêtres ouvertes sur l’extérieur, à flanc de falaise. L’impression est splendide, tout autant que la vue. Cette grotte est en fait un lavatube de 50m de long qui était utilisé comme abri dans l’ancien temps.
Nous continuons notre randonnée le long des falaises escarpées et des côtes sauvage de l’île. Nous traversons des plaines où il y a de nombreuses vaches, veaux et chevaux, qui se promènent en toute liberté.
Après 3h30 de marche depuis le centre-ville, nous arrivons à Ahu Te Peu. Ce grand ahu porte plusieurs moai renversés. Il y a aussi le site d’un ancien village. Concrètement, on voit beaucoup de cailloux.
On continue notre route vers l’est et on arrive au Ana Te Pahu, appelé aussi la « banana cave », la grotte la plus spacieuse de l’île entourée d’un jardin sauvage où poussent des bananiers. Il s’agit aussi d’un tunnel de lave. Sur la droite, après avoir descendu quelques marches, il est facile d’explorer la grotte baignée de lumière grâce à un puits de lumière au fond. L’endroit est très beau. A gauche, après les escaliers, il semble y avoir un long tunnel, mais sans lampe frontale, nous n’avons pas assez de lumière pour le traverser. C’est ballot.
On continue vers l’Ahu Akivi, situé à une heure de marche de l’Ana Te Pahu. Ahu Akivi a été réhabilité en 1960, il possède 7 moai alignés. Fait notable : ce sont les seuls moai de l’île à être tournés vers l’océan ! Ils représenteraient les 7 explorateurs envoyés par le roi Hotu-Matua avant l’arrivée des colonisateurs. Le site est vraiment très beau et il est possible de faire le tour des moai car ils sont situés un peu en retrait dans les terres et non au bord de la mer comme les autres.
Il est temps maintenant de retourner au village, après 6h de marche (temps des visites inclus). La route, goudronnée, est monotone et très longue. On tente le stop. La troisième voiture à nous dépasser est la bonne, 20 minutes après le début de notre stop. Il s’agit d’un monsieur que nous avons croisé à pied, avec son épouse. Ils étaient garés sur le bas-côté à ramasser des fruits. La voiture s’arrête à notre niveau, le gars nous baragouine quelques mots que nous ne comprenons pas. Nous l’aidons à ramasser des fruits, nous voulons les lui donner mais il dit de les garder pour nous. Nous les goûtons et ils sont très bons. Après sa cueillette, le gars nous dit de monter dans la voiture et il nous emmènera dans le centre-ville d’Hanga Roa ! Merci !
JOUR 2 |
Pour cette deuxième journée de découverte, nous avons opté pour la location d’un 4×4 que nous avons partagé avec deux autres passagers rencontrés au camping : Alix, 26 ans, opticien qui est parti travailler un an en Nouvelle-Calédonie et qui rentre en France en faisant quelques escales et Anya, 22 ans, tourdumondiste pendant un an.
Tongariki : nous avons commencé par ce site, car réputé pour ses magnifiques levers de soleil. Nous sommes donc partis vers 6h45, nous avons roulé de nuit en longeant toute la côte sud jusqu’au site de Tongariki. Nous sommes arrivés en avance, le site n’ouvrant ses portes qu’à 7h45. Petit à petit nous voyons les milliers d’étoiles disparaître avec la lumière naissante du soleil levant. La lignée des 15 moai apparaît doucement, discrètement, puis le soleil finira par percer les nuages vers 8h20, au-dessus des moai. Le site est magnifique, l’un des plus majestueux de l’île. C’est la structure cérémoniale la plus grande de l’île, elle a été détruite lors de guerres tribales puis abîmée par un tsunami en 1960. Une restauration a permis de remettre ces 15 moai debout dans les années 90. Voir le soleil se lever et passer entre les moai est une très jolie expérience. Nous restons sur le site jusqu’à 9h pour le photographier sous toutes ses coutures.
Rano Raraku : site situé juste à côté de Tongariki. Il s’agit d’un impressionnant volcan, carrière de tuf, qui servait à la fabrication des moai. On trouve ici de nombreux moai abandonnés, parfois renversés, parfois le nez dans la terre, parfois en cours de fabrication. Nous suivons un sentier au travers de tous ces moai, nous sommes quasiment seuls sur le site, l’effet est saisissant. Nous voyons aussi un moai agenouillé (position des navigateurs sur les pirogues), le seul de l’île. Nous mettrons un peu plus d’une heure à déambuler sur ce site incroyable et chargé d’histoire.
Mahatua : nous faisons un arrêt rapide sur ce site où nous voyons des ruines de ahu ? de maisons ? d’un village ? nous ne savons pas très bien. Nous en profitons pour admirer la côte sauvage.
Papa Vaka : on y trouve de nombreux pétroglyphes (dessins gravés dans la pierre) qui évoquent les croyances de la culture Rapa Nui, notamment en lien avec la mer. On y voit un thon, un requins, des hameçons, des tortues, des pirogues. C’est assez divertissant d’essayer de retrouver les formes sur les roches à l’aide des panneaux explicatifs. La visite reste néanmoins assez rapide.
Te Pito Kura : sur ce site se trouve un moai de 10m , renversé, face contre terre. Nous y voyons aussi un muret de pierres en cercle, avec à l’intérieur des cailloux tout ronds. Pas d’explication, mais ce seraient des pierres magnétiques, ou retenant du pouvoir (mana).
La plage Anakena : c’est l’une des deux plages de l’île. L’endroit est agréable et nous profitons des table de pique-nique pour faire notre pause-sandwich déjeuner. La plage de sable blanc est très belle et de nombreuses personnes se baignent dans l’océan. Il y a quelques stands d’artisanat, et quelques snacks où nous prenons un grand verre de jus de fruit fraîchement pressé. En haut de la plage se trouve l’Ahu Nau Nau qui comporte 7 moai dont certains sont coiffés d’un pukao. Un tout petit peu plus loin il y a un moai seul sur sa plateforme, redressé en 1956, il s’agit de l’Ahu Ature Huki.
Akahanga : nous voyons encore une fois plusieurs moai renversés, la tête dans le sable. La côte est toujours aussi belle et nous apercevons le bleu profond de l’océan.
Sur la route du retour, nous apercevons toujours le long de la côte de nombreux moais qui mangent du sable. Le temps s’assombrissant, nous les observons de la voiture ou faisons de brefs arrêts comme au petit port de Hanga Te’e.
Après une journée de 10h, nous rentrons au camping, un peu lessivés. Nous avons passé une très bonne journée à 4, dans la joie et la bonne humeur.
Jour 3 |
Randonnée jusqu’au village d’Orongo.
Nous partons à pied du camping, nous longeons et contournons l’aéroport. Sur la route nous passons devant Ana Kai Tangata, une grotte qui apparemment renferme des peintures rupestres. Cependant la grotte est inaccessible à cause d’éboulements. Nous continuons la route en longeant la côte sauvage de l’île.
Après 50 minutes de marche nous arrivons devant le panneau indiquant le début du trail Te Ara O Te Ao, chemin emprunté 150 ans auparavant par les chefs de tribu se présentant pour la cérémonie de l’homme-oiseau.
Nous commençons l’ascension, ça grimpe pas mal, sous une chaleur oppressante et un chemin dénué d’ombre. Il y a quelques arrêts points de vue nous permettant d’admirer la ville. On aura mis 40/45 mins pour arriver au bord du cratère du volcan Rano Kau. Nous sommes heureux d’y arriver, car le paysage est magnifique et surtout aussi parce qu’il y a beaucoup de vent et que ça fait beaucoup de bien. Le cratère, magnifique donc, fait plus d’1,6 km de diamètre et 200m de profondeur. Il est rempli par un lac recouvert de totora, plante proche du roseau. Nous longeons ce superbe cratère en direction du village cérémonial d’Orongo. Il est perché à 400m d’altitude et se situe entre le cratère et les falaises de l’océan.
Il y a un contrôle des tickets pour l’accès au village, et il n’est visitable qu’une seule fois afin de préserver le site. Le village est composé d’une cinquantaine de maisons et était le lieu du culte de l’homme-oiseau. Les maisons sont rondes et en pierre, elles ont été restaurées. Il est bien sur interdit de s’en approcher. Le tour du village, à effectuer en suivant les petits sentiers, dure environ 1h. Nous avons une belle vue sur les 3 motus, dont le fameux motu Nui, là où les manutara font leurs nids.
Après avoir parcouru le village et admiré le volcan, nous repartons en sens inverse en direction de la ville.
Il nous aurait fallu quelques jours de plus pour que l’on puisse expérimenter le snorkeling, voire la plongée sous-marine, et pour parcourir la côte nord en cheval ou faire une randonnée vers le volcan Poike. Quoiqu’il en soit, les 3 jours ont été grandement rentabilisés et nous sommes satisfaits des visites que nous avons pu faire.
Nous avons fait de nombreux sauts de puces, d’îles en îles depuis l’Indonésie, il est temps de rejoindre le continent, au Chili, à Santiago.
Infos pratiques :
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