Après le tumulte de la ville de Phnom Penh, nous partons en direction du littoral Est cambodgien via un mini-bus de 3h45. Le littoral Est donne sur le golfe du Siam, il est en plein développement économique et touristique. Entre mer et campagne, il est agréable de passer quelques jours dans les environs, riches en culture, en détente, et en spécialités culinaires.
Nous avons séjourné dans cette région pendant 3 jours : nous avons consacré une demi-journée à la ville de Kampot, une journée pour ses alentours et une journée pour la ville de Kep et ses alentours.
KAMPOT et ses environs
La ville de Kampot
Kampot se trouve entre mer, campagne et montagne. C’est là que nous avons choisi de séjourner, dans une guesthouse tenue par un couple de français. Nous y avons été chaleureusement accueilli et nous avons pu bénéficier de leurs précieux conseils pour visiter une partie de la région, en scooter.
La ville est assez calme, on sent que le tourisme est en train de s’y développer, il y a de nombreux restaurants et bars, un Old Market (qui a l’air assez récent), un New Market (qui a l’air plutôt vieux) et un Night Market avec quelques manèges pour enfants, quelques boutiques et bouis-bouis où manger. La ville reste cependant encore charmante, traversée par une rivière du même nom et ponctuée de beaux bâtiments coloniaux. Kampot est la première ville productrice de Durian, fruit dont l’odeur est repoussante mais le goût délicieux. Il y a d’ailleurs une énorme statue qui trône au milieu d’un rond-pied à l’effigie de ce fruit souvent indésirable dans les établissements/taxis.
Le durian n’est pas la seule spécialité de la ville. Il y a aussi le sel et le poivre. Concernant le sel de Kampot, il est agréable de se promener en scooter dans les marais salants à la tombée du jour. La lumière descendante se reflète dans les bassins, on y observe les travailleurs préparer et ratisser les bassins.
Concernant le poivre de Kampot, il ferait parti des meilleurs poivres au monde. Ce sont les français qui ont introduits sa culture intensive au XIXème siècle. Après avoir décliné pendant la période des Khmers rouges, la production connaît aujourd’hui un fort essor.
La culture du poivre de Kampot
Nous avons visité « La Plantation« , exploitation qui cultive le poivre, tenue encore une fois par un couple de français Nathalie et Guy. Nous y avons appris beaucoup de choses sur l’histoire et la culture du poivre.
Pour y accéder, nous avons fièrement bravé le chemin extrêmement caillouteux, poussiéreux et éprouvant en scooter. Si si, 10kms sur une route comme ça c’est trèèèès long, aussi bien pour celui qui conduit car il doit être d’une concentration sans faille, que pour celui est qui est derrière qui cherche à anticiper les nids de poule afin de préserver son noble séant. La visite, ça se mérite ! La Plantation se trouve sur la route du « Secret Lake », il faut continuer ensuite tout droit. Certaines personnes ont opté pour le touk-touk.
La route est bien indiquée par des panneaux « La Plantation », ce n’est pas possible de se tromper. A notre arrivée, nous sommes chaleureusement accueilli par un jeune homme qui nous montre l’emplacement où se garer, échange quelques gentillesses en anglais avec nous et nous accompagne au bâtiment principal, une magnifique maison traditionnelle khmère. Une fois au bâtiment principal, qui sert de restaurant, une nouvelle personne vient à notre rencontre, nous demande notre nationalité et nous fait patienter quelques instants pour un début de visite. Rapidement, nous rejoignons un groupe avec une famille de français et un couple de français, pour une visite guidée, en français !
Nous nous installons autour d’une table et une jeune fille commence par nous faire la présentation de « La Plantation », puis de la culture du poivre, à l’aide d’un classeur d’images. Nous qui ignorions tout de la culture du poivre (« ça pousse dans les arbres non ? » « ah bon, c’est pas plutôt dans le sol ? ») cela a été extrêmement enrichissant ! Saviez-vous que le poivre était une liane qui s’enroulait autour d’un grand tuteur en bois ? Saviez-vous qu’un même plant peut produire pendant une vingtaine d’année ? Saviez-vous que les baies de poivre, de différentes couleurs, proviennent de la même plante, mais cueillies à différents stades de maturité ? Je pourrais continuer encore longtemps comme ça ! Après toutes les explications, nous avons pu goûter les différents poivres : le poivre noir, le poivre rouge, le poivre vert, le poivre blanc (tous de la même plante, c’est fou !) ainsi que du poivre salé, du poivre long indonésien… Enfin, nous avons été ensuite nous promener dans l’exploitation. « La Plantation » cultive également, des ananas, des fruits de la passion, etc pour servir des jus de fruits frais au restaurant.
La visite est complètement gratuite. Aussi, un petit don, un petit achat, ou une petite consommation peut aider « La Plantation » à perdurer, d’autant plus que le couple de français y a mis un petit grain de sel (haha) social en soutenant l’école de proximité (matériel scolaire, construction d’une nouvelle route, équipement en vélos).
Il est bon de savoir que le poivre vendu sur les marchés vient principalement du Vietnam, attention donc à vos achats. Il existe depuis 2010 une IOP Indication Géographique Protégée et depuis 2016 le label AOP pour être sûre de ne pas vous faire avoir sur vos achats.
Le Secret’s Lake
Il n’a rien de vraiment secret, il est facile à trouver (sur la route de « La Plantation ») malgré le chemin caillouteux. Nous l’avons survolé mais il semblait prometteur. Les environs sont très beaux, très verts. Il est possible d’y faire des activités, des promenades. Antoine n’a juste pas pu résister à utiliser la voie d’accès, légèrement submergée par l’eau, pour aller de l’autre côté du lac. Il s’est donc fait l’aller-retour en scooter, laissant les gerbes d’eau lui mouiller les pieds.
Le Parc National du Bokor
Le Bokor fut une station d’altitude renommée lancée à l’époque du protectorat français. Il fait parti d’une chaîne de montagnes, sauvage et imposante. Il y fut construit en 1924-1925, un hôtel casino « Bokor Palace », des bâtiments coloniaux et une église catholique. C’était le « the place to be » de l’époque, fréquenté par une riche clientèle française et des cambodgiens de haut rang, notamment dans les années 1950-1960. Mais la guerre et les Khmers rouges étant passés par là, le site fut abandonné en 1972, puis repris vingt ans plus tard, puis de nouveau saisi par les Khmers rouges qui ont ravagé une bonne partie de la forêt, puis finalement définitivement abandonné. Aujourd’hui, le Bokor n’est plus que ruines. Et c’est bien là la raison de notre intérêt (et celui des autres touristes), pour le charme mystérieux, fantomatique, et surnaturel des lieux. Nous y avons été assez tôt le matin, pensant avoir une belle vue, mais au final il y avait trop de nuages et de brumes(ce qui rendait le tout d’autant plus fantasmagorique).
Le Parc National se situe à 38 kms de Kampot et se trouve à environ 1000m d’altitude. La route, bien que circulante, est agréable. A 15kms du sommet il y a une entrée officielle, autrefois payante, mais actuellement gratuite. Ensuite, il faut suivre une très belle et large route goudronnée et sinueuse pendant plusieurs kilomètres (certainement plaisant pour le conducteur, mais qui détruit tout le charme de la montagne et de la jungle environnante même si on a vu quelques singes traverser la route), pas sensationnel donc. Il y a quelques arrêts à faire avant d’atteindre le sommet : des points de vue (pour quand ya une vue), le monument Lok Yeay Mao (construit en 2010 avec 29 mètres de haut, assis en position de méditation, Lok Yeay Mao est considéré comme un esprit protecteur des voyageurs, des pêcheurs et des chasseurs), un temple bouddhique, un temple chinois. On passe ensuite devant des bâtiments flambants neufs, hideux, grossiers dans le paysage, puis on voit poindre l’église catholique. On s’arrête donc et nous visitons cette église laissée à l’abandon. On y retrouve l’autel, quelques statues et quelques graffitis. Mêlée à la nature, l’ambiance est calme et sereine. Les couleurs du bâtiment, mélangées aux lueurs matinales, nous offrent un joli spectacle.
Nous poursuivons notre route jusqu’à l’ancien Palace que nous nous faisions une joie de visiter. Malheureusement, il y a un projet de réhabilitation et il est en cours de rénovation. Il y a de nombreux travailleurs et engins de travaux. Nous passons donc notre chemin.
Un peu plus loin il y a plusieurs bâtiments coloniaux abandonnés, que nous visitons donc. En se prenant pour des agents immobiliers ou pour des futurs acheteurs, nous nous amusons à redéfinir les plans de la maison : et si on casse ce mur là, on aurait une grande cuisine ouverte. Les lieux sont toujours aussi calmes.
Nous faisons demi-tour, nous empruntons une autre route pour traverser les « 100 rice fields », puis arrivons à la cascade Popokvil dont le nom signifie « là où tournent les nuages » car souvent sous la brume. Dès l’entrée nous voyons des nouveaux bâtiments en construction. Nous payons un droit d’entrée (qui nous donne le droit à une boisson gratuite), nous voyons un autre immense bâtiment qui semble être une salle de restaurant, totalement vide. Elle semble presque à l’abandon alors que non. Ambiance bizarre. Nous marchons un peu et découvrons la cascade vue du dessus. Ce n’est pas la saison des pluies alors elle n’est pas très fournie, elle reste cependant jolie. Il faut crapahuter un peu dans la forêt pour ainsi descendre et avoir un point de vue d’ensemble de la cascade. Les lieux sont vraiment très jolis. Des touristes s’aventurent toujours plus bas, mais les voyant glisser sur les rochers et galérer, on s’abstient (d’autant plus que nous sommes en tongs).
Kep et ses environs
Créée par les français en 1908, la ville avait été nommée « Kep-sur-mer », station balnéaire très prisée dans les années 1960. La ville se trouve à environ 30 mins de Kampot, sur une belle route goudronnée, parfois en cours de travaux (mais où il faut quand même rouler au milieu des bulldozers en action). Quelques marques du passage des Khmers rouges se font remarquer mais la ville sort doucement de sa torpeur. Moins développée que Kampot, il y a moins d’hébergements et de restos.
La ville de Kep
La ville est assez étendue. Les plages sont loin du centre administratif. En arrivant de Kampot, nous arrivons directement sur la plage Kep Beach. On y trouve quelques restaurants et quelques boutiques. L’endroit est plutôt animé. Un belvédère permet d’avoir un point du vue sur l’océan d’un côté de la plage et de l’autre il y a une statue blanche d’une femme.
La ville de Kep s’est forgée une spécialité, le crabe. Il existe un marché aux crabes, où l’on peut en acheter le matin et où il est cuisiné sur place. Nous ne l’avons pas fait, car nous ne sommes pas forcément de fins gourmets de crabes mais apparemment c’est à faire.
Nous continuons de longer la côte avec le scooter. Il y a une belle 2×2 voies où il n’y a pas un pèlerin, ambiance morose. Nous voyons la fameuse statue du crabe bleu installée dans la mer. Le bord de route, face à l’océan, est ponctués de bouis-bouis ou de zones avec des hamacs mais cela ne fait pas très engageant. Et cela sur plusieurs kilomètres. Nous cherchions un centre-ville que nous n’avons pas trouvé. Par contre, près du bureau de poste, notre œil a été attiré par des bâtiments laissés à l’abandon où nous avons repéré quelques pièces de graffs. Sur maps.me, cette zone est indiquée par le terme suivant : »French Era Ghost Town ».
Les grottes
Elles sont nombreuses et se situent entre Kampot et Kep. Nous n’en avons fait que deux.
La grotte de Phnom Chhnork : elle est accessible via une piste caillouteuse. Vers la fin de la piste, devant un pont, nous voyons un panneau en anglais indiquant : « chemin facile pour la grotte ». On hésite. Nous savons qu’il y a deux entrées et nous savons que les Cambodgiens sont assez filous. Mais bon, vu l’état de la route, on se dit que c’est peut-être juste une indication désintéressée, on roule donc quelques mètres dans cette direction….Bah non, paf, on se fait avoir comme des bleus ! Un jeune homme nous fait des signes, nous dit qu’il faut se garer dans son boui-boui et il nous fait payer le parking. On traverse le pont juste en face, on traverse une autre route (celle qui aurait fallu prendre, juste après le pont) et on arrive au parking du site (qui est gratuit). Blasés. Bref. On paie deux dollars de droit d’entrée, on accède au site. On monte quelques marches, on descend quelques marches pour arriver dans une grande cavité. Rien d’exceptionnel. On se dit qu’il doit bien y avoir un autre chemin, un passage secret, un truc intéressant quelque part. Mais nous ne voyons rien. Soit on n’a pas vu le site dans son intégralité (on aurait peut-être du prendre un guide ?), soit c’est vraiment sans aucun intérêt et payer deux dollars pour ça, bin c’est bien dommage. On ne connaîtra pas la réponse. On reste 5 minutes sur place. On est très déçus d’autant plus qu’il faut se retaper toute la route pourrie.
La grotte Kbal Romeas : On arrive ensuite à cette grotte. Encore une fois un jeune homme nous faits des grands signes. Bien décidés à ne pas se faire avoir, on lui demande pourquoi il y a d’autres scooters plus loin qui ne sont pas garés dans son boui-boui payant. Il nous baragouine des trucs qu’on ne comprend pas, il veut nous imposer un gamin comme guide, il est pas clair sur les tarifs de la grotte. Il est soûlant, on est soûlés, alors on s’en va. Donc malheureusement je ne peux pas vous parler de cette grotte. Oui je sais c’est ballot et je vous sais très déçus. Mais faut pas nous prendre pour des jambons (pas deux fois dans la même journée quoi).
La grotte de l’Elephant blanc : il y a un peu moins de piste pour y accéder. Nous sommes accueillis par une personne qui nous assure que le parking est gratuit. Ensuite il n’est pas très clair sur les tarifs. Après l’avoir fait reformuler plusieurs fois, on comprend que le site est gratuit mais il nous embrouillait pour qu’on prenne des gamins comme guide (1 dollar par personne). Non merci, on va se débrouiller. La présence du gamin-guide n’est pas indispensable. Il sert à tenir une lampe torche, à dire le nom de la grotte et éventuellement vous montrer des passages secrets. On a vu des touristes avoir du mal à s’en dépatouiller car le gamin finit par demander plus d’argent.
Il y a trois grottes à faire sur ce site. En grimpant les marches, on tombe directement sur un beau temple, il est fermé, mais l’extérieur est joli. Il y a ensuite trois chemins. Un vers la gauche, deux vers la droite. On commence par la gauche, on grimpe quelques marches et un panneau nous indique que c’est la grotte de l’éléphant blanc. Nous l’explorons de fond en comble. On est seuls, on crapahute, on explore, on cherche des passages secrets, on observe les chauve-souris. Bon ça casse pas trois pattes à un canard mais on prend plaisir à se raconter des histoires et imaginer des formes d’animaux aux stalactites (car il est censé y avoir un éléphant blanc mais on ne l’a pas trouvé… oui oui je sais, il était peut-être utile ce gamin, mais on est contre faire bosser des mioches nous, vrai problème au Cambodge, blague à part).
On rebrousse chemin, on repasse devant le temple et on prend un des chemin qui va vers la droite. On grimpe quelques marches, on arrive à une autre temple, avec des statues et un stupa. On ne testera pas le troisième chemin car la chaleur devient insoutenable et il fait grand faim.
Nous n’avons visité aucun temple à Kampot et Kep (mais il y en a hin), car nous souhaitions vraiment faire une coupure. Nous étions proches de l’overdose. Nous ne nous sommes pas baignés non plus car nous savons qu’une île paradisiaque nous attend pour notre prochaine destination ! A nous Koh Rong !
Juste un petit mot concernant les chemins/pistes empruntés pendant notre séjour. Le scooter est mis à rude épreuve. Nous avons crevé le pneu arrière sur la nationale. Pas de mal, malgré la forte circulation, nous nous sommes rangés sur le bas côté. Nous avions le numéro de notre guesthouse où nous avions loué le scooter (heureusement qu’ils étaient français d’ailleurs quand on y pense). On a rejoint la première petite maison qui se trouvait juste à côté de là où on avait crevé. A force de mimes, on tente d’expliquer qu’on a crevé et qu’on voudrait emprunter un téléphone pour demander la marche à suivre. La dame pointe du doigt l’autre côté de la route avec un grand sourire. On s’y rend et on voit un garage. Ca c’est un sacré coup de bol (on avoue, on a pensé à un complot où le garage aurait mis des clous sur la route pour faire crever les gens, oui je sais, c’est mal nous avons honte) ! Personne ne parle anglais, on reprend nos mimes, au bout de quelques minutes on obtient un téléphone. La guesthouse nous dit de trouver le garage le plus proche et de faire réparer. Bin heureusement qu’on n’était pas paumés en pleine campagne hin ! Bref, le garage nous prend en charge. Ils sont 3-4 pour changer la chambre à air, tout en nous regardant et en se marrant comme des baleines. Sympa, on sent bien le foutage de g***** là ! On ne s’offusque pas, mais au bout de 10 minutes ça devient gênant. On repart heureux d’avoir évité une bonne galère s’ils n’avaient pas été là !
Infos pratiques :
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Toujours autant de plaisir à vous lire et voyager avec vous. Ce soir avec notre touk touk nous allons réveillonner Chez Gwenaël et Francis nous penserons bien à vous en croquant nos tarentule et grillons divers avec le champagne. Biz
Merci Michel et Brigitte, cela nous fait toujours autant plaisir de lire vos commentaires. Chez Gwénaëlle et Francis, nous connaissons bien, c’est une très bonne adresse ! Vous serez accueillis chaleureusement par les autochtones et vous mangerez bien et à votre faim ? La cave est également bien fournie ! Je vous souhaite une très bonne soirée de réveillon et je pense bien à vous ! Bisous ✨?