Après notre séjour prolongé sur l’île de Koh Tao, nous avons décidé qu’il était temps de passer la frontière pour le Cambodge (restriction budgétaire oblige, nous avons fait une folie avec notre Open Water).
Il n’existe pas de billet de bus que l’on peut prendre directement de Koh Tao pour aller jusqu’au Cambodge. Nous avons donc du remonter jusqu’à Bangkok où nous avons passé une petite journée de transition. Eh oui, étant arrivés à 21h à Bangkok, on ne se voyait pas repartir très tôt le lendemain matin… « hé c’est qu’on n’a plus vingt ans nous » dixit pépé et mémé !
Bus direct Bangkok-Siem Reap
On profite de cette journée pour faire différentes agences proposant le trajet Bangkok-Siem Reap. Les prix sont très variables. Ils vont de 250 bahts/pers (6€50) à plus de 1000 bahts/pers (26€). On choisit un entre-deux : 450 bahts/pers (11€70) pour un bus VIP direct avec wifi, snacks et bouteilles d’eau gratuits et un dépôt dans le centre-ville de Siem Reap. Une bonne affaire selon nous, même si ces variations de tarifs nous semblent un peu louches et nous laissent perplexes. Boaf, on verra bien !
Nous avons rendez-vous le lendemain, à 8h devant l’agence où le bus est censé venir nous chercher. A 8h20, toujours personne, on a un peu peur, d’autant plus qu’on nous avait certifié que l’agence serait ouverte donc « pas de soucis » qu’on nous avait dit. Puis un gars en scooter passe devant et nous dit de marcher un peu plus loin vers la station de bus. Soit. On marche quelques minutes, on passe devant deux gigantesques bus tout confort, on ralentit, puis le gars en scooter nous dit : « non non c’est l’autre là-bas au fond, c’est le bus orange » … ah … bah il a rien de VIP ce bus… pas de wifi, pas de siège confortable, pas d’eau, pas de snack…bon il a la clim’. En soit il n’a rien de désagréable ce bus, il est tout à fait correct… c’est juste le sentiment de s’être fait avoir qui est désagréable. M’enfin, c’est pas la première ni la dernière fois. On relativise et on se dit que du moment qu’il nous emmène bien à destination.
Il démarre à 8h30, la matinée se déroule bien, il y aura une pause vers les 10h-10h30, puis le bus s’arrête vers les 12h30. On est près de la frontière.
Le moment des premières arnaques
On s’arrête dans un boui-boui où l’on peut faire une pause déjeuner. Le gars du bus en profite pour faire le tour de tout le monde en demandant si on a nos visas. Si on ne l’a pas, il dit qu’il faut lui payer 45 dollars, soit 15 dollars de plus que le prix officiel. On avait beaucoup lu ce genre d’histoires sur d’autres blogs de voyageurs, des histoires d’arnaques qui ne se passent pas toujours très bien. La plupart des personnes du bus paient le prix fort. Un couple de français (averti de ce genre d’arnaques) refuse, le ton monte, puis tout reste dans la confusion avec une sorte de tension malsaine. Nous ? nous on nous fout la paix car on a eu la bonne idée de faire nos e-visa. C’est-à-dire que nous avons fait notre demande de visa par internet, c’est certes un peu plus cher (36 dollars au lieu de 30 dollars) mais on a la sérénité en plus. Si vous ne l’avez pas mais que vous souhaitez être tranquille, dites que vous l’avez fait.
Au bout d’une heure, tout le monde remonte dans le bus, direction la frontière. On s’arrête, on laisse nos gros sacs en soute, et encore une fois c’est très confus, le groupe est séparé en deux, sans trop savoir pourquoi. On nous dit d’aller dans l’un, puis après dans l’autre, sauf que l’autre était déjà parti bien loin. Vous sentez la confusion ?
La frontière côté Thaï – Aranya Prathet
On se dirige donc tout seul, comme des grands (aucun mérite, tout est très bien indiqué), on suit les pancartes pour les personnes étrangères ayant déjà un visa. C’est un peu le bazar, tout est en travaux, mais on s’en sort comme des chefs.
On passe le poste de contrôle thaïlandais, on complète notre fiche de départ, on arrive au guichet, aucune question, aucune fouille, on tamponne nos visas thaïlandais avec la date de sortie et basta.
La frontière côté Cambodgien – Poipet
On marche un peu et on arrive au poste de contrôle Cambodgien. On se pointe au guichet, on est juste refoulé une fois car nous n’avions pas complété notre « carte d’arrivée », rien de grave, on nous la donne, on la complète puis on refait la queue. Tout se passe bien, on nous adresse à peine la parole, on prend nos e-visa préalablement imprimés, on tamponne notre passeport avec la date d’entrée, on prend nos empreintes et toujours aucune fouille.
On ressort du poste de contrôle et on rejoint le bus.
Pour les autres ? hé bien apparemment, pour le couple de français, même à la frontière officielle ils ont du payer un supplément officieux… et ils ont apparemment pas mal galéré pour se retrouver dans ce labyrinthe. Au final, ils ont payé 1 200 bahts, soit 36 dollars, moins que les 45 dollars demandés auparavant, mais autant qu’un e-visa.
On a vu quelques touristes qui avaient payé leur visa 45 dollars avoir du mal à s’y retrouver également.
Conclusion : on est bien content d’avoir fait nos e-visas ! Pas de galère, pas d’arnaque, pas de stress.
On attend que tout le monde soit là puis le bus redémarre. Il s’arrêtera quelques minutes plus tard pour un changement de bus « c’est pas censé être un bus direct monsieur ? » « si mais il est cassé ». Ah. Bin changeons alors. Non non toujours pas de bus VIP à l’horizon pour autant, mais on s’était déjà fait une raison.
L’arrivée à Siem Reap
On roule à travers des paysages très plats mais que je trouve très beaux. On arrive à destination vers 18h30, après 10h de trajet. On regarde sur maps.me, et il nous semble que l’on est un peu loin du centre-ville quand même. On a peur du traquenard. Une personne monte dans le bus, nous dit qu’il a des touk-touks gratuits qui vont nous emmener jusqu’à notre hôtel. Parfait, même si on y croit moyen! Un hôtel par touk-touk. On passe tous devant cette personne, on indique le nombre de personnes que l’on est et on nous désigne un chauffeur. Nous sommes deux, et on suit notre chauffeur attitré jusqu’à son touk-touk. Il y a déjà quelqu’un dedans, on ne relève pas.
Le chauffeur nous demande notre hôtel. Nous c’est le Koh Rong Hostel et la jeune fille c’est l’Oasis. Il dit « ok ok je connais » et il démarre. Il se dirige vers le centre-ville. Une fois arrivés dans le centre-ville, il s’arrête et il nous dit qu’il faut payer si on veut continuer. Nous on conteste fermement « non non c’est à l’hotel que vous devez nous emmener, gratuitement », bref le ton monte, soit on paie, soit on lui prend une excursion pour le lendemain sinon on dégage. On finit par attirer l’attention. On refuse, le chauffeur finit par partir, tant mieux. On regarde sur maps.me, nous ne sommes pas loin de notre hôtel à pied. Pour la jeune fille, c’est plus compliqué. Un touriste australien qui avait assisté à la scène, lui négocie un touk-touk pour l’emmener jusqu’à son hôtel. Venant de débarquer au Cambodge, tout comme nous, elle n’a pas d’argent. Le gars lui paie son touk-touk. Sympa !
Bon bin drôle d’accueil au Cambodge, on est un peu verts. On se dirige vers notre hôtel à pied, on le trouve assez facilement, et nous sommes très bien accueillis par un jeune homme très sympathique. Ca nous réconcilie un peu. On va repartir sur de bonnes bases et dans de bonnes conditions pour découvrir le Cambodge. Pas d’apriori. On garde le moral ! Le jeune homme nous donne tout un tas d’infos sur la manière de découvrir les temples d’Angkor, notamment une excursion en touk-touk… hum non ça ira, on va faire notre propre tour organisé si tu veux bien. Assez d’arnaque pour aujourd’hui !
Infos pratiques :
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