C’est au Cambodge et plus précisément dans sa capitale que nous renouons avec le Street Art. Phnom Penh a connu son lot de guerres, d’occupations et d’atrocités. Maintenant elle s’offre une révolution artistique haute en couleur. Initiée par des touristes qui souhaitaient laisser une trace de leur passage ou des artistes internationaux de passage, c’est maintenant au tour des artistes cambodgiens de sortir de l’ombre et de repeindre leur ville.
Cet élan commence à devenir de plus en plus important au fil des années avec une jeunesse plus urbaine que l’ancienne génération. Cette dernière trouve que le street art n’apporte rien, hormis de salir la ville ! Pourtant il y a 3 ans un festival de Street Art s’est créé avec la complicité de deux artistes français installés au Cambodge : Théo Vallier et Chifumi. Le Cambodia Urban Art, qui malgré un contexte politique parfois compliqué et des sponsors fluctuants, accueille encore cette année des artistes locaux et aussi internationaux.
Le festival a eu lieu pendant notre séjour mais malheureusement nous n’avons pas pu y participer car nous avons trouvé l’information tardivement. Voila, le moment difficile est passé même s’il reste douloureux. Et oui nous regrettons de ne pas avoir pu parcourir la ville en tuk tuk et d’y découvrir ses toutes nouvelles oeuvres. Bon nous séchons nos larmes et nous allons nous consoler avec le quartier Boeung Kak’s et principalement la rue 93.
C’est un quartier qui fut assailli par les groupes immobiliers souhaitant y construire tout un complexe. Pour ce faire, le plan d’eau a été asséché avec des tonnes de sable prit dans le Mékong et malgré les protestations et manifestations de la population, réprimées avec brutalité, les expulsions ont commencé en 2008. Au lieu de devenir un grand complexe comme prévu, cela s’est transformé en no man’s land car le terrain est trop meuble pour supporter une construction imposante. Et oui tout ça pour ça !
Le quartier a repris petit à petit ses droits et des commerces sont venus s’y installer. Plusieurs initiatives ont permis au quartier de retrouver un second souffle. Un couple franco-khmer a, par exemple, invité des artistes internationaux à peindre sur les murs et a proposé des activités avec les enfants du quartier. Par la suite ce sont des artistes graffeurs locaux qui ont pris le relais.
Le quartier est devenu une galerie d’art à ciel ouvert et c’est avec un immense plaisir que nous déambulons dans ce dédale de petites rues. Il faut avoir l’œil car de nombreuses œuvres se cachent un peu partout, il ne faut donc pas hésiter à repasser plusieurs fois dans une rue pour être sûr de tout voir. En parlant de voir, vous pourrez admirer des fresques d’artistes locaux (désolé je ne les connais pas encore), ainsi que des artistes plus connus sur la scène mondiale comme Alex Face ou Anthea Missy.
Bonne visite et si vous voulez en voir plus, vous pouvez retrouvez toutes nos photo de Street Art sur Urbacolors