Les Globes Trotters

VICUNA

Au départ, nous n’avions pas prévu d’aller à Vicuña. C’est grâce à notre rencontre avec Amélie, Alex et Théotime sur l’île de Moorea, que nous avons eu envie d’aller dans cette région, notamment pour une raison astronomique.

En quittant Valparaiso, nous avons donc pris la direction de La Serena, accessible en 5h45 de bus, puis 1h10 de trajet de La Serena à Vicuña, petite ville située au cœur de la vallée del Elquí.

La vallée del Elquí dispose de plusieurs atouts :

  • des paysages magnifiques qui bordent le Río Elquí
  • une région viticole d’où provient notamment le fameux Pisco
  • de nombreux charmants villages à l’artisanat local développé
  • plusieurs observatoires astronomiques ouverts au public

Explorer la région en vélo

Pour explorer (une petite partie) de la région aux alentours de Vicuña, nous avons opté pour une location de vélos avec l’agence Elki Magic, tenue par Adeline, française et Lincoln, chilien. Ils sont tous les deux très accueillants et ont pris le temps de nous expliquer en quoi consistait leurs différentes options de location de vélo. Nous concernant, nous avons opté pour une location à la journée, avec un point de départ au village de Alcohuaz situé à 54 km de Vicuña et à 1740m d’altitude. Le principe ? On est déposés en haut de la vallée en voiture, puis après nous sommes libres de redescendre la vallée en traversant les petits villages pittoresques et en visitant les distilleries ou brasseries sur la route. Adeline nous remet une carte générale et un plan détaillé des chemins que nous devons emprunter.

Notre journée vélo :

Nous arrivons à 9h à l’agence. Il y a un autre couple de chilien, un français, Alexandre et Pablo chilien. Adeline nous briefe sur le parcours, nous détaille les choses à voir et à faire, elle nous remet également casques, gants, anti-vol, pompe et chambre à air de secours.

Nous grimpons ensuite dans la voiture avec Lincoln. Les vélos sont déjà installés. Lincoln nous dépose au village d’Alcohuaz, nous briefe sur les vélos et puis après nous sommes libres ! Il est 11h, chacun part à son rythme.

Il n’y a plus qu’à redescendre la vallée ! La première partie du chemin est en terre battue, un peu poussiéreuse et on est un peu secoués comme des pruniers.

Au bout de quelques kilomètres, nous faisons une petite halte au village artisanal d’Horcon. Ce village a été détruit fin d’année dernière dans un incendie, il est en cours de reconstruction. Il s’agit d’une village artisanal, mais quand nous y sommes allés, tout était quasiment fermé.

Nous avons poursuivi notre route à fond les ballons, en pleine descente, jusqu’au village Pisco Elquí. Ce village s’appelait auparavant La Union, mais il a été renommé Pisco Elquí pour faire un pied de nez au Pérou qui s’attribue la naissance du Pisco. Eh oui, long débat et « guerre » entre les deux pays, le Pisco est-il chilien ou péruvien ?

Et puis d’abord c’est quoi le Pisco ? C’est une eau-de-vie qui provient de la distillation de vin de muscat. Il se déguste notamment sous forme de cocktail : le Pisco sour fait de pisco, de citron, de sucre et de blanc d’œuf, le tout légèrement battu, un délice !

Le village de Pisco Elqui, situé à 1280m, est charmant avec ses rues pavées, sa place centrale, son marché artisanal. Par contre le coût des restaurants est un peu plus élevé que la moyenne. C’est là que nous faisons notre pause déjeuner, agrémenté d’une glace en dessert qui fond en deux secondes sous la forte chaleur. Nous y retrouvons également Alexandre avec qui nous allons continuer la route.

À proximité il y a des distilleries avec dégustation de pisco qui sont visitables. Nous ne les avons pas faites car apparemment il faut une certaine maîtrise de l’espagnol pour tout comprendre.

Nous continuons la route jusqu’à Montegrande, tout petit village où a vécu et où a été enterrée Gabriela Mistral, prix nobel de la littérature en 1945. Nous, il faut bien l’avouer, on a plutôt été intéressés par les caves à vin qui se trouvent à proximité, et plus particulièrement à Cavas Del Valle, qui propose des visites en français, même si ça n’a pas été notre cas. La visite, de quelques minutes a été en espagnol, mais on a retenu qu’ils utilisaient des futs en chêne provenant de France ! C’est le vignoble le plus au nord du Chili. La visite et la dégustation sont gratuites ! Ah, là on rentre dans le vif du sujet ! Bon je ne saurais pas trop vous dire ce qu’on a goûté, à part que c’était 2 vins blancs et 2 vins rouges. C’est pas parce qu’on avait trop bu hein hips, c’est parce que les explications étaient en espagnol. Si si !

10 km plus loin se trouve le village de Paihuano, c’est à ce moment-là que nous quittons la route principale pour emprunter un petit chemin très sympathique, longeant la rivière où il est possible de se baigner (pas testé). Le chemin, un peu cabossé est souvent plat, avec parfois des descentes et parfois des montées. Nous rejoignons la route principale pour 4 km, pédalant contre le vent, pour bifurquer de nouveau sur des petits chemins.

Au village Diaguitas, nous faisons une petite pause à la brasserie Guayacan, qui propose des dégustations de bières, avis aux amateurs, pour les autres il y a des jus de fruits frais. Il proposent aussi de l’alimentation snack. C’est ici que nous avons retrouvé Pablo, où la communication franco-chilienne n’est pas très aisée.

Nous quittons à la brasserie vers 18h, nous reprenons tous les quatre la route du retour au village de Vicuña.

Belle journée intense, chaude, légèrement alcoolisée, faite de rencontres, au milieu des paysages de la vallée del Elquí. Journée faite de gaffes aussi : perte d’un gant en cours de route (ramassé plus loin par le couple chilien), déraillage et coincement de la chaîne (dépannage par le couple chilien), perte de la carte donnée par Adeline…

Observer les étoiles 

C’est pour cette principale raison que nous nous sommes rendus à Vicuña.

Le ciel chilien présente des conditions parfaites pour l’observation astronomique : il n’y a jamais de nuage (sauf en hiver au mois de juillet et août), un climat sec, pas de pollution visuelle, une grande stabilité atmosphérique. C’est pour cette raison que de nombreux observatoires se sont installés dans la région. Il y a deux types d’observatoire : ceux qui ne relèvent que des données scientifiques et où il n’y a pas d’observation du ciel, et des observatoires privés, qu’il est possible de visiter via des excursions et où il est possible d’observer le ciel.

Comment choisir ? Pour nous, notre critère principal était que la visite soit en français, ce qui a beaucoup limité nos choix. Mais finalement la pioche a été bonne car l’observatoire où nous avons été dispose de l’un des plus grand télescope (une histoire de diamètre) et il est situé en retrait de la ville, donc loin de la pollution lumineuse. Enfin, il ferme ses portes quelques jours avant et après la pleine lune ce qui est un gage de sérieux selon nous.

L’observatoire Del Pangue

L’observatoire se trouve au cœur d’une zone montagneuse, il n’y a rien aux alentours, pas de ville, pas de village, pas de maison, juste des montagnes, loin de tout, de toute lumière qui pourrait gêner les observations. Il se situe à 17 km de Vicuña.

Réserver le tour astronomique

Nous avons été sur le site internet de l’observatoire. Il est proposé différents tours astronomiques, nous avons opté pour celui qui nous semblait le plus accessible au vue du peu de connaissance que nous avons sur le milieu astronomique. Puis nous avons réservé en ligne. Il faut savoir qu’il faut ensuite confirmer à l’agence le jour J, dernier délai, pour régler la réservation. L’agence se trouve au centre ville de Vicuña. Par contre attention aux horaires : ouvert seulement le matin, parfois en soirée si vous avez de la chance.

Le jour J

Nous sommes devant l’agence à 20h. Nous sommes un groupe d’une dizaine de personnes, principalement chiliennes. Un mini-van vient nous chercher et nous emmène à l’observatoire. La nuit tombe petit à petit, la route est longue, pentue, sinueuse, étroite et en terre battue. Après presque 40mins de route nous arrivons à destination.

Nous sommes accueillis par Éric, directeur, astronome français, qui s’occupera de nous et d’un autre couple de français. Il y a aussi Cristian, astronome amateur chilien, qui s’occupera du groupe de chiliens.

Nous avons donc Eric juste pour nous 4 et c’est fabuleux. Eric est très pédagogue, il répond avec patience à notre tonne de questions, et il nous transmet son savoir avec passion.

Nous avons commencé par l’observation de la lune, une belle demi-lune aussi lumineuse qu’une pleine lune en France (on comprend alors pourquoi c’est fermé lors des pleines lunes). Eric nous conte les mystères de la lune et c’est passionnant. Cristian prend nos téléphones et prend des photos de ce qu’on observe. Merci ça fait un joli souvenir !

Petit pêle-mêle de nos observations :

  • nous avons vu passer la station spatiale chinoise Tiangong-1, lancée en orbite en 2011 et qui devrait bientôt rentrer dans l’atmosphère.

  • le nuage de Magellan : c’est la chose la plus éloignée que l’on peut voir à l’œil nu. Le nuage est situé à environ 150 000 années lumières de la terre. Il se trouve proche de la voie lactée et n’est visible que dans l’hémisphère sud. Il s’agit d’une galaxie, comme la nôtre, composée d’un million d’étoiles.

  • Une nébuleuse dans la constellation d’Orion : une nébuleuse est le lieu de naissance des étoiles, c’est un nuage composé de gaz et de poussières

  • Deux amas stellaires : dont l’amas stellaire NGC104 que l’on ne peut voir que de l’hémisphère sud. Il fait parti de la voie lactée, il a 15 millions d’années et possède 100 milliards d’étoiles ! L’autre amas stellaire se nomme Oméga du Centaure. Les amas stellaires sont des regroupements d’étoiles liés par la gravitation. Ce sont des étoiles nées de la même nébuleuse.

  • la Supernova Eta Carinae : une supernova est une explosion d’une étoile. Les explosions des étoiles seraient spectaculaires et produiraient de la lumière pendant plusieurs semaines.
  • nous avons également observé la mort d’une étoile, des étoiles jumelles, la couleur des étoiles (car oui elles sont en fait colorées),…

Bref, un moment extraordinaire et unique, une expérience de 2h30 que nous n’oublierons pas. C’est difficile de décrire toute la beauté du ciel que nous avons vu à travers le télescope, alors je ne peux que vous invitez à tenter l’expérience.

Infos pratiques :
– 1 billet de bus de Valparaiso à La Serena : 7 700 pesos soit environ 10€47
– 1 billet de bus de La Serena à Vicuna : 2 500 pesos soit environ 3€40
– 1 nuit d’hotel à Las Delicias, en chambre double : 24 560 pesos soit environ 33€84
– Location descente de vélo : 20 000 pesos/personne soit environ 27€20
– 1 entrée à l’Observatoire Del Pangue : 25 000 pesos soit environ 34€

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